S. f. (Philosophie et Mathématiques) Voilà un de ces mots dont tout le monde croit avoir une idée nette, et qu'il est pourtant assez difficîle de bien définir. Ne serait-ce pas parce que l'idée que ce mot renferme, est plus simple que les idées par lesquelles on peut entreprendre de l'expliquer ? Voyez DEFINITION et ELEMENS DES SCIENCES. Quoi qu'il en sait, les Mathématiciens définissent ordinairement la grandeur, ce qui est susceptible d'augmentation et de diminution ; d'après cette notion l'infini ne serait pas plus une grandeur que le zéro, puisque l'infini n'est pas plus susceptible d'augmentation que le zéro ne l'est de diminution ; aussi plusieurs mathématiciens regardent-ils le zéro d'une part et l'infini de l'autre, non comme des grandeurs, mais comme la limite des grandeurs ; l'une pour la diminution, l'autre pour l'augmentation. Voyez LIMITE. On est sans doute le maître de s'exprimer ainsi, et il ne faut point disputer sur les mots ; mais il est contre l'usage ordinaire de dire que l'infini n'est point une grandeur, puisqu'on dit une grandeur infinie. Ainsi il semble qu'on doit chercher une définition de la grandeur plus analogue aux notions communes. De plus, suivant la définition qu'on vient d'apporter, on devrait appeler grandeur tout ce qui est susceptible d'augmentation et de diminution ; or la lumière est susceptible d'augmentation et de diminution ; cependant on s'exprimerait fort improprement en regardant la lumière comme une grandeur.
S. f. (Philosophie et Mathématiques) est une espèce de méthode opposée à l'analyse. On se sert de la synthèse ou méthode synthétique, pour chercher la vérité par des raisons tirées de principes établis comme certains, et de propositions que l'on a déjà prouvées, afin de passer ainsi à la conclusion par un enchainement régulier de vérités connues ou prouvées.
Telle est la méthode que l'on a suivie dans les éléments d'Euclide, et dans la plupart des démonstrations mathématiques des anciens où l'on part des définitions et des axiomes, pour parvenir à la preuve des propositions et problêmes, et de ces propositions prouvées, à la preuve des suivantes.
S. f. (Métaphysique) c'est la supposition que l'on fait de certaines choses pour rendre raison de ce que l'on observe, quoique l'on ne soit pas en état de démontrer la vérité de ces suppositions. Lorsque la cause de certains phénomènes n'est accessible ni à l'expérience, ni à la démonstration, les Philosophes ont recours aux hypothèses. Les véritables causes des effets naturels et des phénomènes que nous observons, sont souvent si éloignées des principes sur lesquels nous pouvons nous appuyer, et des expériences que nous pouvons faire, qu'on est obligé de se contenter de raisons probables pour les expliquer. Les probabilités ne sont donc pas à rejeter dans les sciences ; il faut un commencement dans toutes les recherches, et ce commencement doit presque toujours être une tentative très imparfaite, et souvent sans succès. Il y a des vérités inconnues, comme des pays, dont on ne peut trouver la bonne route qu'après avoir essayé de toutes les autres : ainsi, il faut que quelques-uns courent risque de s'égarer, pour montrer le bon chemin aux autres. Lire la suite...